Le début d'une maaaagnifique journée [PV Noah]

Les rayons du soleil parvenaient difficilement à percer à travers les épais rideaux qui obstruaient les grandes fenêtres de la chambre de Lexie. La blondinette, la tête enfouie dans les oreillers émit un faible grognement en sentant la chaleur du soleil lui caresser la peau. Ouvrant péniblement les yeux elle jeta un coup d’œil à son réveil. Midi. Elle avait encore passé la soirée en boîte avec ses amis et n’était rentrée qu’à l’aube, totalement à côté de ses pompes, s’effondrant sur son lit sans s’être déshabillée. Une habitude pour la jeune fille qui depuis son plus jeune âge avait appris à écumer les boîtes de nuit les plus branchés, accompagnée de la carte platine de son cher père. Repoussant les draps de soie qui recouvrait son corps elle se leva avec peine et se traîna jusqu’à la salle de bain en esquissant une grimace. La gueule de bois, elle ne s’y ferait décidément jamais… Ressortant quelques minutes plus tard après une bonne douche elle se dirigea d’un pas plus sûr vers son dressing et se mit à la recherche de la tenue parfaite. Parfaite pour quoi ? Pour se détendre seule, chez elle. Elle n’avait pas l’intention de sortir aujourd’hui. Trop fatiguée et des cours à bosser. Avisant un petit jean noir Diesel elle s’en saisit et attrapa également une chemise rouge sang de chez Zadig&Voltaire.

Après s’être coiffée et maquillé comme il le fallait (ben oui on ne sait jamais qui peut débarquer à l’improviste xD) elle se rendit dans sa cuisine, dessinée par l’un des designeur les plus côté du pays, et se servit un bol de céréales avant d’aller s’enfoncer dans son canapé ultra confortable et d’allumer son écran plasma. Vous pensez peut être que c’est un peu trop pour une fille de son âge ? Alors c’est que vous ne connaissez pas la famille Waldorf. Elle est l’une des plus puissantes de la Grosse Pomme. Autant dire que les parents de la jolie blonde sont aux petits soins avec leur seul enfant. Et puis il faut aussi préciser que son père à des choses à se faire pardonner. Même si dans la tête de la jeune fille tout était clair : elle profiterait de l’argent de son père mais elle ne pourrait jamais lui pardonner ni même oublier tout ce qu’il avait fait.

Ses yeux se posèrent sur la table basse et rencontrèrent justement ceux de son géniteur. Quoi ?? Il faisait encore la une du journal ? Attrapant furieusement la liasse de papier elle fixa d’un regard noir le gros titre qui ornait la première page.

« Calvin Waldorf, un homme comme tant de femmes en rêvent »

S’en suivait un article élogieux sur ce chirurgien plastique qui avait réussi à remonter la pente après plusieurs procès coûteux. Ce tissu de bons sentiments et de compliments donnèrent la nausée à la blondinette. Comment pouvait-on dire autant de bien d’un tel monstre ? Comment la société ne pouvait-elle pas se rendre compte de l’être immonde qu’était en réalité Calvin Waldorf ?

Il fallait dire que c’était en partie sa faute. Elle s’était toujours tue sur ce sujet et n’avait fait que quelques allusions à Callie une nuit où elle était déprimée et fortement éméchée. Personne n’était au courant des coups qu’elle avait reçu de la part de cet homme. Personne ne se doutait un seul instant de l’enfer qu’avait vécu la jeune fille avant de fuir la demeure familiale. Aux yeux du monde entier Mr Waldorf était un chirurgien exceptionnel, mari et père aimant aux petits soins avec sa famille.

Arrivant à la dernière ligne de l’article elle ne pu plus se contenir et de rage lança son bol contre le mur qui lui faisait face. Celui-ci éclata en morceau dans un bruit fracassant la jeune femme lâchant un soupir de fureur. Il lui fallu quelques minutes pour parvenir à reprendre le contrôle d’elle-même et alors qu’elle se levait pour ramasser les débris qui jonchait le sol elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Se dirigeant vers l’entrée d’un pas décidé elle ouvrit la porte à la volée d’humeur exécrable.

« Quoi ? »

Lâcha-t-elle d’une voix furieuse avant de lever les yeux vers son visiteur

Une matinée terriblement banale s'annonçait pour le jeune Ainoah *tousse* Noah Elian Spurs. Et oui, il avait rendez-vous avec sa chère maman, cette dernière c'était en effet mise en tête de le traîner à tout les brunch et autres salons de thé afin de lui trouver une promise...et oui Maman Spurs était très loin d'apprécier cette très chère Lexie qu'elle voyait comme une grande rivale dans le cœur de son petit bébé de 21 ans. Alors me direz-vous, pourquoi vouloir lui trouvez une promise si monsieur en a déjà une et que tout ça n'est finalement qu'une question de jalousie ? Et bien que vous dire à part que Elizabeth, maman de Noah, était plus maligne qu'elle ne paraissait...la moyenne d'age dans ces brunchs et autres salons de thé devait être de 40 ans...et les jeunes femmes de l'age de Noah y étaient assez rares. Ainsi Elizabeth avait tout le loisir pour se trémousser au bras de son tendre fiston, sa plus grande fierté, tout en passant son temps à dénigrer cette pauvre Lexie. C'était devenue une habitude pour Noah qui écoutait désormais les propos de sa mère d'une sourde oreille, hochant la tête de temps en temps, répondant "oui" lorsqu'il commençait à prendre des crampes à force de hocher la tête comme un vulgaire petit chien obéissant. Mais pour une fois quelque chose dans l'expression de sa mère avait attiré son attention. Quoi ? Que disait-elle ? Quelqu'un avait vu Lexie en boîte de nuit en train de flirter dans les toilettes avec un petit brun prolétaire ? Non c'était tout simplement impossible. Premièrement, la jeune femme ne jurait que par les grand châtains et deuxièmement, elle était beaucoup trop distinguée pour se rabaisser à flirter avec un...un...un prolétaire, un mot tout à fait imprononçable pour l'Elite. Mais...mais effectivement Lexie avait prévue de sortir en boîte la veille avec quelques amies...N'importe qui vous aurez parlez de hasard mais la jalousie maladive du jeune homme l'empêchait de voir les choses de cette façon.
Avalant le petit four au caviar qu'il était en train de mâchouiller, il se leva presque illico, se penchant pour embrasser la joue de sa mère.

"Excusez-moi mère, mais ce salon de thé aussi sympathique *et complètement ringard* soit-il s'attarde et risque de retarder mes autres rendez-vous de la journée *c'est à dire vider quelques bières avec Alex*. Je me voie donc dans l'obligation de vous quittez, ce qui bien évidemment me peine énormément...*Pitié faites qu'elle me lâche les baskets !*"

Elizabeth se pinça les lèvres, elle avait l'air d'être déçue de voir son fils chéri la quitter aussi rapidement, mais n'ayant jamais put lui refuser quoi que se soit, enfin ça venait surtout du fait que le beau brun répondait également à tout les caprices de la présentatrice télé la plus en vogue du moment, elle hocha la tête, esquissant un fin sourire :

"Vas, je te rends ta liberté *En espérant qu'il ne me laisse pas pour rejoindre cette petite traînée de Lexie*."

Elle attrapa le visage du fruit de ses propres entrailles entre ses douces mains parfaitement manucurées, essuyant quelques miettes au coin des lèvres de son grand petit bonhomme. Geste qui horrifia Noah qui s'écarta presque immédiatement pour s'essuyer lui-même la bouche à l'aide de son avant bras.

"Maman !"

Elizabeth ne put s'empêcher de pouffer de rire, se moquant elle-même de son attitude peut-être un peu trop maternelle...mais il fallait l'avouer, Noah ressemblait énormément à son père, et Noah étant plus docile que son ex, elle ne pouvait s'empêcher de le tripoter sans cesse, se remémorant ainsi le bon vieux temps.

"Allez file avant que je ne change d'avis...et oublies pas, samedi nous sommes invité chez Oprah...Tu verras, sa jeune nièce est un amour !"

Noah hocha la tête tout en esquissant un sourire, il savait que "Oprah" signifiait "Oprah Winfrey"...après tout, qui cela pouvait-il être d'autre. Mais son sourire de ravissement s'estompa rapidement lorsqu'il prit conscience du fait qu'il avait déjà du voir cette fameuse et très charmante nièce...

"Quoi ? Sa nièce ?? Mais maman, ça nièce à 12 ans, ne me dites pas que je vais encore devoir jouer la nounou au cinéma avec une gamine qui va passer sa vie à me parler du dernier album de Tokyo Hotel !"

Sa mère avait rapidement baragouiné quelques mots, se levant pour raccompagner son fils à la porte, ajoutant qu'il serait dommage qu'il soit en retard chez Alex et que les bières allaient s'en doute être moins fraîches...hum...mais comment savait-elle ça ? Noah se perdit un instant dans ses songes, tentant de ne pas pensez, ayant peur que sa propre mère lise dans ses pensées...chose totalement idiote. Bref, enfin libre, il fouilla au fond de la poche de son manteau de daim noir, attrapant les clés de son dernier joujou, une petite mustang noire dernier cris...non pas le vieux et immonde modèle, après tout Noah ne jurait que par le neuf, le vieux étant synonyme de trop de vécu à son goût. Se mettant derrière le volant de son petit bolide, il avait envoyé un message à Alex, se décommandant, lui disant simplement que sa mère lui avait fait un sale coup et qu'il ne pouvait pas s'esquiver...non, il fallait qu'il fasse autre chose, il fallait qu'il éclaircisse certaines choses avec Lexie.

Arrivé devant son immeuble, qui était d'ailleurs le même que le sien...ce qui avait des avantages comme des inconvénients...Il jeta ses clés au portier, il n'était pas payé pour garer les voitures, mais il le ferait tout de même, après tout on ne pouvait absolument rien refuser à Noah Elian Spurs ! Il s'engouffra dans l'immense cabine de métal servant d'ascenseur et appuya sur le bouton qui le conduirait jusqu'à l'étage de sa petite amie...Lexie B. Waldorf.

Que dire sur elle ? Pas grand chose, elle faisait partie du même monde que lui, elle était belle, riche et son père faisait justement ce matin là la "une" du Times...chose que le jeune homme avait rapidement aperçu au salon de thé, organisé à la villa de sa mère. La jeune femme semblait vouer une haine pas possible à son géniteur...mais cela n'avait rien de surprenant, tout membre de l'élite qui se respecte avait un jour eu quelques problèmes avec ses parents...cette pensée donna d'ailleurs quelques frissons au jeune homme, lui, il avait eu droit à la cure de désintox...Avançant d'un pas rapide dans le couloir, faisant ainsi voler derrière lui le tissus de son long manteau de daim noir, il arriva devant la porte de son actuelle dulcinée, frappant à la porte...la jeune femme avait bien une sonnette, mais frapper signifiait simplement que c'était lui, une sorte de "code" entre eux.

L'attente ne fut pas longue, la porte fut ouverte avec violence et la petite blonde fit son apparition lâchant un "quoi", ma foi particulièrement chaleureux et accueillant avant de filer sans demander son reste.

"Tu sais que t'es sexy quand t'es énervée ?"
Il lui lança un petit sourire, fermant la porte derrière lui et retirant son manteau pour le poser sur un large porte manteau design qui décorait le hall d'entrée. Faisant quelques pas dans l'appartement, la paranoïa du jeune homme ne faisait que croître...mais pourquoi était-elle énervée ? Elle ne voulait pas le voir ? Il dérangeait ? Il dérangeait parce que quelqu'un qu'il ne devait pas voir était là ? Son sang ne fit qu'un tour et il se lança dans l'appartement de la jeune femme, devenant bouillonnant de rage.
Ouvrant toutes les portes qui s'offraient à lui, il se mit à crier d'un ton hargneux :

"Où est-il ? Où tu l'as caché ce putain d'enfoiré de mange-merde ?"

Lexie savait bien qu’elle n’avait pas accueillit Noah de la manière distinguée et élégante que lui avait pourtant inculqué sa mère. Mais qu’importe, elle avait su avant même d’ouvrir la porte qui se cachait derrière et connaissait assez le jeune homme pour savoir qu’il ne s’offusquerait pas d’un accueil glacial. Ils avaient tous leurs humeurs, c’était quelque chose de courant chez l’Elite. Certains vous auraient dit que c’était de la prétention mais pour Lexie ce n’était qu’une chose : l’honnêteté. Elle ne voyait pas l’intérêt de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes si ce n’était pas le cas. Elle affichait donc la couleur en fonction de ses humeurs et se foutait de savoir si ça convenait aux gens ou pas.

Laissant Noah se dévêtir dans l’entrée elle fila au salon sans même lui adresser un regard. Signe que la jeune femme était d’humeur exécrable sinon elle l’aurait au moins gratifié d’un sourire ou d’un baiser. Les deux jeunes gens n’avait pas ce qu’on pourrait appelé une relation amoureuse « normale ». Ou tout du moins elle ne l’était pas autant que pouvait l’être celle qui liait Callie et Alex. Non Lexie et Noah c’était avant tout une histoire d’attirance physique et de désabusement total. Bien sûr au fil du temps ils avaient noués des sentiments un peu plus profonds mais de là à parler d’amour… Enfin, c’était une question trop compliquée à laquelle il ne valait mieux pas s’attaquer. Sortie de ses pensées par la voix de son cher et tendre Lexie leva les yeux dans sa direction. Avant même de comprendre ce qui se passait elle le vit ouvrir toutes les portes de placard qui se trouvaient à sa portée en pestant d’un air furieux.

« Mais grand dieu Noah de qui tu parles ? »

Question tout à fait inutile. Elle savait pertinemment de qui il voulait parler. Ou plutôt elle s’en doutait. Mange-merde, la jeune femme connaissait assez son ami pour savoir à qui il faisait allusion. Ce joli qualificatif était employé pour désigner cette sous classe sociale habituellement appelée prolétaires. Une classe que l’Elite ne fréquentait pas et se répugnait à côtoyer. Enfin pas tous… Lexie avait en effet une faiblesse à ce niveau là. Enfin, la jeune femme ne considérait pas cela comme une faiblesse mais Noah, lui, l’aurait vu comme tel s’il avait été au courant. D’ailleurs l’était-il ? Etait-ce de Nathan dont il parlait ? Comment avait-il pu apprendre l’existence d’un quelconque lien entre eux ? L’esprit de la blondinette ne mis pas longtemps à trouver réponse à ses interrogations. Elizabeth Spurs. La mère de Noah. Lexie savait que la femme ne pouvait la supporter et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour la séparer de son fils. Oui c’était sûrement elle qui avait mis ces idées dans la tête de Noah qui écumait désormais l’appartement à la recherche d’un soi-disant amant. Lexie allait-elle profiter de cette occasion pour avouer au garçon sa liaison ? Sûrement pas ! Elle ne se voyait pas annoncer à Noah, qui vouait une haine sans borne à ces prolétaires, qu’elle couchait de temps à autre avec un garçon sans fortune. Et puis ces temps-ci les doutes étaient trop présents dans l’esprit de la jeune femme. Elle n’allait pas tout gâcher maintenant avant d’avoir pu mettre les choses au clair avec elle-même. Non il était hors de quetsion d’en parler à Noah. Pas maintenant.

Soupirant d’un air exaspéré elle fit demi tour et avança vers la cuisine.

« Fouille tous mes placards si ça t’amuses mais tu ne trouveras rien ni personne de caché dans cet appartement Noah ! »

Vraiment la journée commençait mal. Se penchant vers les débris de porcelaine qui jonchaient toujours le sol elle commença à les ramasser. Et évidemment, la poisse poursuivant la jeune femme jusqu’au bout elle s’entailla le doigt en attrapant avec ferveur un éclat. Etouffant un petit cri elle se releva brusquement pour rejoindre la cuisine la main en sang. La passant sous l’eau elle enroula un torchon propre autour de sa blessure avant de revenir dans le salon.

Noah ne semblait pas vouloir sortir de sa crise de paranoïa et Lexie vint se planter devant lui le stoppant dans sa recherche effrénée.

« Ecoute mon chou, un autre jour que celui-ci j’aurais été heureuse de me prendre la tête avec toi mais là c’est pas le moment tu vois. »

Elle le fixait d’un regard morne. Ses yeux, habituellement pétillants avait pris une teinte plutôt terne et aucun sourire ne flottait sur ses lèvres.

« Soit tu stoppes ta crise idiote soit tu vas crier sur quelqu’un d’autre ok ? »

Les deux amis avaient l’habitude de se chamailler, et ce avant même de sortir ensemble, mais depuis que leur relation était devenue plus « sérieuse » certaines de leur bagarres amicales étaient devenus de véritables engueulades. Engueulades qui, la plupart du temps, prenaient fin sous la couette. Hors à cet instant précis Lexie n’avait pas envie de cela. Elle ne voulait pas crier, ne voulait pas dire ni entendre des choses horribles et ne voulait pas non plus d’une partie de jambes en l’air pour se réconcilier. A vrai dire elle n’avait besoin que d’une seule chose : parler. L’article dans le journal l’avait mis dans tous ses états et si Noah n’avait pas débarqué la jeune femme aurait probablement appelé sa meilleure amie avant de faire une bêtise. Attention par bêtise il ne faut pas entendre suicide. Lexie n’aurait jamais mis fin à ses jours à cause de son père. Mais elle aurait probablement bu jusqu’à s’en rendre malade, ce qui n’était pas la solution et elle le savait. Pourtant il n’y avait rien de mieux pour oublier. Elle était consciente du cercle vicieux dans lequel elle se plongeait à chaque fois qu’elle prenait une cuite pour effacer tous ses souvenirs de sa mémoire mais elle n’avait pas trouvé d’autres moyens. Aller voir un psy ? Elle avait déjà essayé et plus d’une fois. Elle avait écumé tous les cabinets huppés de la ville sans parvenir à ouvrir vraiment son cœur. Elle était comme ça Lexie, impossible de briser le mur qu’elle avait construit autour de ses souvenirs d’enfance ? Seule Callie était parvenue à ouvrir une minuscule brèche dans cette forteresse et ça n’était pas près de changer.

Quittant de nouveau Noah elle alla se planter devant la grande baie vitrée du salon, les bras croisés et le regard renfrogné. S’attendant à entendre la porte d’entrée claquer derrière le jeune homme.

Noah s'attaquait à la chambre de la jeune femme, lorsque cette dernière lui demanda de qui il pouvait bien parler. Le jeune Spurs fit bien évidemment la sourde oreille. S'engouffrant dans le petit nid douillet de la jolie blonde, il se baissa pour regarder sous le lit, ouvra son énorme dressing, tira les imposants rideaux. Pas un seul mètre carré de cet appartement ne serait oublié. Du moins, c'était la seule solution afin de calmer sa paranoïa. Il se savait ridicule d'agir de la sorte et savait également qu'il y avait une chance qu'il passe pour le dernier des crétins s'il ne trouvait personne. Mais bon, le jeune homme pensait à cet instant plus au fait qu'il y avait également une chance que la petite blondinette cache véritablement quelqu'un et rien que de penser au fait qu'un espèce de prolétaire crade était en train de respirer le même air que lui et même encore pire, en train de se foutre de sa gueule, planqué dans son coin, attendant qu'une chose, qu'il se barre pour pouvoir se faire SA copine, le rendait malade.
A plat ventre sur le sol afin de regarder pour la troisième fois sous le lit de la jeune femme, la jeune Waldorf tenta de la calmer en lui assurant qu'il pouvait retourner absolument tout les placards et mettre son nez partout où il le souhaitait, qu'elle ne cachait rien. Noah soupira...elle mentait, oui ça ne pouvait être que ça. Après tout, toutes les femmes mentaient, c'était dans leurs gênes...sauf sa merveilleuse maman bien évidemment. Après tout Callista lui avait menti lorsqu'elle lui avait dit qu'elle avait perdu l'enfant à cause d'un vulgaire accident...
Se redressant, il ne perdit pas un seul instant pour se diriger vers la dernière pièce qu'il n'avait pas encore retourné, pas encore visité et qui n'était pas encore certifiée du fait qu'aucun autre homme que lui y avait posé les pieds ces derniers temps : la salle de bain. Alors qu'il vérifiait que personne ne se cachait dans la baignoire jacuzzi de sa petite-amie, il entendit comme une sorte de petit cri étouffé. Il se stoppa net, son imagination un peu trop débordante imaginant le pire...et oui peut-être était-il caché dans le salon et s'amusait-il avec Lexie sous son propre nez ! Ne bougeant plus et écoutant les bruits de l'appartement, il se calma entendant les talons de la petite blonde se diriger vers la cuisine pour ouvrir le robinet d'eau puis le refermer et enfin ouvrir un placard. Ses talons se rapprochaient désormais de la salle de bain, pièce où il était toujours présent, à moitié accroupi sur le sol. Son regard se porta alors sans qu'il ne compris pourquoi, sur un large miroir qui lui faisait face. Se scrutant lui-même du regard durant un long instant il se rendit enfin compte de son comportement. Merde, il était franchement pathétique, dans sa quête de l'amant invisible il s'était totalement débraillé à force de se traîner dans tout les recoins de l'appartement de Miss Waldorf et pire que tout, un fin filet de bave avait pris possession de ses lèvres, lui donnant un air de pauvre type, complètement psycho...
Il se redressa comme effrayé par la vision qu'il venait d'avoir de lui. S'essuyant la bouche avec le revers de sa main, Lexie fit son apparition dans l'encadrement de la porte, un torchon enroulait sa main. Elle lui posa un ultimatum. Soit il se calmait tout de suite, soit il partait. Lexie n'avait jamais été froide avec lui...elle semblait vraiment de mauvaise humeur et lui comme un idiot n'avait pas cherché à la consoler mais avait joué au petit ami jaloux. Se pinçant fortement la lèvre inférieure, signe qu'il se sentait mal à l'aise, il la regarda longuement, reprenant son souffle.
Lexie avait finalement cédé la première dans cet interminable jeu de regard. Elle avait laissé le jeune Spurs seul pour se diriger dans le salon et se planter devant la large baie vitrée...l'air totalement pensive. Noah énervé contre lui-même ferma un instant les yeux...il fallait qu'il se calme, il avait fait assez de cirque comme ça. Prenant une grosse bouffée d'air, il se dirigea enfin vers le salon, apercevant la silhouette de Lexie prostrée devant la baie vitrée. Son regard se tourna un instant vers la porte d'entrée, se demandant ce qu'il devait faire...peut-être que la jeune femme avait vraiment envie de le voir quitter l'appartement...mais partir était un geste de lâcheté, et nan, Noah avait beau avoir tout les défauts du monde, la lâcheté envers Lexie n'était même pas envisageable, après tout, elle avait tant fait pour lui. Il commença alors à s'approcher d'elle, remarquant au passage une étrange tâche sur le mur, ainsi que les reste d'un bol sur le sol. Il fronça les sourcils, s'approchant d'avantage de sa petite amie :

"Hum...T'as essayé de tuer une mouche ?"

L'humour était bien la seule chose qui savait a peu près faire, même si je vous l'admet sons sens de l'humour n'était pas plus élevé qu'un CP. M'enfin avec ça il espérait tout de même faire sourire la jeune femme...du moins qu'elle oublie pendant un instant qu'elle sortait avec le pire des crétins que le monde n'ait jamais porté. Se frottant légèrement la tête, il s'était ensuite collé contre le dos de la petite blonde, l'entourant de ses bras musclés d'homme viril (->). Posant son menton contre l'épaule de Lexie, il espérait également lui apporter un éventuel soutient qu'il n'arriverait jamais à avoir par les mots. Et oui, tout le monde vous l'aurez dit, Noah avait beaucoup de mal à dire ce qu'il pouvait ressentir, et préférait de loin montrer son attachement par les gestes. Mais vu l'attitude de la jeune femme, Noah n'était pas dupe, il sentait qu'elle avait besoin de parler. Que quelque chose avait du la bouleverser...après tout, c'était assez rare de retrouver la jeune femme dans un tel état, elle qui habituellement avait toujours le sourire, qui passait son temps à rentrer dans ses petits jeux de pseudo mec jaloux, les yeux pétillants de malice...elle qui habituellement se serait moquer de lui en répondant :" Il s’est enfuit tout nu par la fenêtre." Ou bien :"Reviens ce soir, il doit passer à 19h." était beaucoup trop morne à son goût.
Déposant un doux baiser dans le creux du cou de lexie, il tourna la visage, apercevant le journal sur la table basse du salon...journal dont la une était illustrée de Waldorf Père...Noah eu alors l'ultime conviction qu'il n'avait pas la peine de chercher plus loin.

"C'est ton père c'est ça ?"

Il attrapa la main blessée de la jeune femme, poussant le torchant pour apercevoir la blessure…elle ne c’était pas loupée. Il attrapa alors la jeune femme par les épaules, la faisant asseoir sur un fauteuil. La quittant un instant, il fila directement dans la salle de bain, il était temps de rattrapé son comportement débile. Farfouillant entre les produit de maquillage de Lexie, il attrapa un peu de coton, du désinfectant et une boite de pansements. Ainsi paré, il s’apprêta à retourné au salon, mais s’arrêta un instant pour attrapé une petite pince à épilé. De retour au salon, Lexie n’avait pas bougé. Il s’installa sur la table basse, posant carrément son postérieur sur le journal et donc sur le visage de Mister Waldorf (XD). Attrapant la main de la jeune femme, il la posa sur l’une de ses cuisses, étalant le torchon pour ne pas tacher de sang son jean.

« T’as de la chance tu sais, docteur Spurs va s’occuper de ça… »

Il redressa le visage, lui lançant un petit clin d’œil tout en lui caressant la joue d’une main. Repoussant une épaisse mèche de cheveux derrière l’une de ses oreilles.

Le regard fixé sur le bâtiment voisin, perdue dans ses pensées, Lexie ne prêtait même plus attention à la présence de Noah. Peut être avait-il déserté l'appartement, peut être était-il toujours entrain de fouiner dans tous les recoins de sa chambre, la jeune femme ne se retourna même pas pour vérifier. Il n'était pourtant pas dans ses habitudes de se montrer totalement indifférente au jeune homme. Celui-ci devait d'ailleurs être déstabilisé par l'attitude de la blondinette qui habituellement serait entré dans son petit jeu de mec jaloux. Seulement aujourd'hui ce ne serait pas le cas. Lexie n'était pas du genre à se plaindre ou a étaler ses problèmes en public. Elle savait qu'elle était plutôt chanceuse et avait une vie plus que confortable. Aux yeux du monde elle n'avait donc aucune raison de se plaindre ou d'être malheureuse. Et il était vrai que la plupart du temps elle le pensait également. Malgré cela, lorsqu'elle se retrouvait confronté au souvenir de son père elle ne pouvait plus faire semblant. Alors non elle ne pleurerait pas, non elle ne piquerait pas une crise devant son petit ami mais elle ne jouerait pas non plus à la fille pour qui tout va bien, c'était au dessus de ses forces.

Sursautant à la remarque de Noah sur la chasse à mouche la jeune femme se laissa aller à sourire faiblement. N'ayant plus entendu de bruit depuis quelques minutes elle avait pensé que le jeune homme avait déserté l'appartement mais ce n'était pas le cas. Pourtant elle aurait pu le comprendre. Affronter une Lexie sur les nerfs n'était pas une chose facile...

"Que veux-tu, les insectes, au même titre que les êtres humains, devraient savoir qu'il est risqué de déranger le calme de mon appartement ... "

Pourquoi ne pas avoir dit qu'elle avait simplement balancé son bol contre le mur suite à un accès de colère ? Tout simplement parce que Noah le savait très bien. Inutile de lui expliquer, ils avaient tous des problèmes et dans le groupe aucun n'était d'un tempérament serein. Ils avaient tous le sang chaud et connaissait donc bien les réactions des autres.
Sentant les bras du jeune homme lui enserrer la taille la jeune femme laissa sa tête aller contre son torse en fermant les yeux. Tout comme Callie, Noah avait un effet apaisant sur la jeune femme. Tout du moins lorsque ses nerfs étaient éprouvés, parce que les autres jours sa présence aurait eu plutôt tendance à l'exciter mais cela était un tout autre sujet...

Lexie se rappelait très bien leur premier flirt. C'était un soir comme les autres, la bande d'amis avait décidé de faire la tournée de boîtes et entamait sa troisième bouteille de champagne. Les rires fusaient, les têtes commençaient à tourner et Lexie se déchaînait avec les filles sur la piste de danse observées par tous les garçons présents dans la pièce. Puis Noah et Alex avait daigné les rejoindre et la blondinette s'était retrouver à danser avec le beau brun. Une chose en entrainant une autre et l'alcool aidant beaucoup leurs gestes se firent de plus en plus suggestifs et ce qui devait arriver arriva. Les semaines qui suivirent se ressemblèrent en tout point et les deux jeunes gens continuèrent leur petit jeu de séduction sans vraiment réfléchir plus qu'il ne fallait. Une relation exclusive ? Non mais vous êtes fou ? Ce n'était pas vraiment le genre de Lexie et Noah. Puis vinrent ces semaines de confusion. Lexie savait qu'elle n'était pas la seule femme dans la vie de son ami et ce n'était pas pour la déranger mais du jour au lendemain elle ne reconnu plus Noah. Peut être avait-il rencontré quelqu'un. Quelqu'un avait qui il voulait une relation sérieuse. Toujours est-il qu'il se montra distant et pas qu'envers la blondinette. Noah s'était progressivement détaché du groupe, se refermant sur lui même. Et ce fut naturellement que Lexie lui apporta son soutient. Sans même savoir la cause de son mal être. Elle n'en avait pas besoin. Elle tenait à Noah et le voir mal la faisait également souffrir. Elle en aurait fait de même avec tous ses amis.

Ce fut à la suite de cette période mouvementée que Lexie et Noah finirent par former un couple. Un couple différent de ceux que forment la plupart des jeunes de leur âge mais un couple quand même. Jamais la jeune femme n'avait demandé la raison de ce coup de déprime à son ami. Et jamais il ne lui avait demandé pourquoi quelques années auparavant elle avait disparu pendant deux semaines sans donner signe de vie avant de réapparaitre avec un nouvel appartement et un bras cassé. C'était comme ça et aucun d'eux ne s'en plaignait.

Tournant la tête vers le garçon à sa question elle secoua vivement la tête.

"Non... Enfin si c'est lui... C'est toujours lui. C'est une chose qui ne changera jamais je pense. Enfin tu peux comprendre ça nan ?"

Comme tout bon membre de l'Elite Noah aussi avec des problèmes avec ses géniteurs. Son père ne le battait peut être pas mais elle savait qu'aucun de ses amis n'avait des rapports sans frictions avec l'autorité parentale.

Se laissant entrainer vers le canapé elle se laissa tomber sur les coussins et attendit le retour de Noah en évitant de croiser le regard de son père sur le papier glacé. Voyant le garçon revenir avec des pansements elle ne pu s'empêcher de laisser échapper un petit rire.

"Et depuis quand tu t'y connais en médecine toi ? "

Lança-t-elle d'une petite voix moqueuse en lui tirant gaminement la langue.

La comparaison des insectes aux êtres humains fit sourire le jeune homme. Lexie avait toujours eu un fort tempérament, et sur ce point là tout deux étaient finalement très semblables. Il ignorait tout ce que son père avait pu lui faire endurer, et oui comme les autres, il ne connaissait que le coté lisse de la jeune femme, le coté qui dit "je fais partie de l'élite, je suis riche et belle et je mène une vie de rêve" mais le jeune homme n'était pas aussi naïf, il savait que certaines de ces réactions devaient être liés à une histoire qui avait du profondément marquer la belle blonde. Après tout, on ne balançait pas des bols contre le mur juste parce que son père faisant la une du Times...Mais Noah n'avait jamais forcé Lexie à lui dire quoi que soit, leur relation étant de plus en plus sérieuse et stable, -oui si on oublis les crises de jalousie de monsieur-, le jeune Spurs espérait seulement qu'un jour, elle aurait suffisamment confiance pour lui ouvrir totalement son cœur et lui faire part de ses souffrances et rancœurs. Bien évidemment d'un coté, il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le pire. Ok, c'est vrai que tout deux menaient une vie de rêve, qu'ils possédaient des fortunes, des belles voitures, des appartements et des bijoux, mais ils étaient surtout et avant tout des êtres de chairs et le fait d'être pleins aux as ne rendait pas forcément l'Homme meilleur...étant ancré dans cet univers Noah savait mieux que quiconque à quel point l'argent pouvait pervertir les âmes et les rendre espiègle et méchante. Quand il pensait à ça, il pensait lui aussi à son père, après tout, ce dernier vivait à Tokyo pour le Business et ne s'inquiétait pas vraiment de la santé de son cher fils unique et dès que monsieur avait une baisse de profit, il pouvait se montrer pire qu'exécrable...c'était d'ailleurs l'une des nombreuses choses qui faisait douter Noah quand à devenir le principal actionnaire de l'entreprise familiale, au moindre coup dur, la pression de son père serait sans aucun doute monstre, et il ne voulait absolument pas devenir le monstre qu'il était, il n'avait pas envie de se faire plus tard abandonné par sa femme ou même d'envoyer ses propres gosses en cure de désintoxication, parce que c'est plus facile que de vouloir régler le problème en famille...alors oui, Noah se faisait des films sur ce que Lexie avait du endurer. Il se souvenait notamment du jour où elle avait quitté la maison de son père, elle n'avait pas donné signe de vie pendant plus de deux semaines pour revenir avec un bras cassé. Il n'avait pas posé la moindre question, il avait était là pour elle, fait son devoir d'amis et c'était sans doute mieux ainsi. Pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher en voyant la photo du géniteur de la jeune femme de laisser échapper cette petite question...et comme d'habitude il regretta presque aussitôt lorsqu'il vit la jeune femme devenir fuyante et vague, elle ne voulait toujours pas entrer dans le sujet, il faisait un pas en avant, et elle préférait en faire deux en arrière, afin de laisser ce malaise entre eux, afin de ne pas lever le voile sur cette sombre affaire. Noah esquissa un petit sourire crispé tout en répondant :

"Non justement je peux pas comprendre...et je n'arriverais sans doute jamais à comprendre puisqu'à chaque fois que j'aborde de près ou de loin le sujet de ton connard de père tu deviens plus que fuyante...je comprends que tu ne veules pas m'en parler...après tout, chacun son petit jardin secret, pas de soucis avec ça, mais te voir comme ça me fait un mal de chien et savoir que t'es comme ça à cause de lui me donne envie de faire des choses regrettables...tu vois ?"

Il s'était laissé dépasser par ses propres mots. Il se pinça fortement la lèvre, regrettant déjà ses paroles, et se sentant encore plus idiot, il était vraiment le pire petit-ami de la Terre, comment pouvait-il mettre aussi stupidement la jeune femme au pied du mur ? Il secoua la tête en ajoutant :

"Oublies ce que je viens de dire...laisses tomber...c'est pas comme si c'était important pas vrai ? C'est pas comme si notre couple en dépendait, ou même...c'est pas comme si notre couple était important."

Le fait que Lexie ne dévoile jamais cette zone trouble de son existence faisait douter Noah de son importance à ses yeux, c'était stupide mais c'était comme ça...voulant changer de sujet le plus rapidement possible afin de ne pas créer de tensions. Il attrapa la main ensanglantée de la jeune femme, la posant sur sa cuisse, recouverte par le torchon. Analysant la plaie, il remarqua que cette dernière ne pourrait pas se cicatriser puisqu'il y avait un tout petit morceau de verre qui souillait la blessure. Attrapant la pince à épiler, il la nettoya rapidement à l'aide d'un coton imbibé d'alcool et attrapa enfin le petit morceau de verre, qu'il posa à ses coté, sur la table basse. La plaie ainsi propre, il attrapa un autre morceau de coton imbibé d'alcool et la bouche ouverte, parce que très appliqué, il passa doucement le coton sur la plaie de la jeune femme tout en répondant à la jeune femme :

"Je n'y connais rien,

il pouffa doucement de rire,

mais on ne peut pas être champion dans toutes les catégories...bien que ça soit presque mon cas !"

Il fit un petit clin d’œil joueur à la jeune femme, retirant la coton pour poser un large pansement sur la plaie. Cela fait, il attrapa la main de Lexie pour y déposer un doux baiser.

"Un zeste de mon génie, un zeste de tendresse et voila...elle sera bientôt comme neuve ! Oh fait, j'ai vu ma mère ce matin...samedi on va être obligés d'annuler notre petite sortie..."

Tentant encore de dériver un maximum la conversation, il venait de penser au fait qu’ils avaient prévus d’aller danser dans une nouvelle boite branchée de Los Angeles, une envie folle de faire le trajet cote-est/ouest en une seule journée…mais leurs plans tombaient une nouvelle fois à l’eau, Maman Spurs était très forte pour leur mettre des battons dans les roues et ça, ça allait sans doute énervé Lexie, qui tenait particulièrement à cette sortie, prévue depuis un petit bout de temps déjà.

Jamais Lexie ne s'était vue frapper de plein fouet par de simples mots. Habituellement les critiques, les reproches, coulaient sur elle sans jamais l'atteindre. Elle n'avait jamais été blessée par des propos. Les paroles de Noah pourtant vinrent la heurter au plus profond d'elle même, la blessant plus que les coups que lui avaient portés sont père dans le passé. Le souffle coupé la jeune femme baissa les yeux vers le sol, incapable de soutenir le regard de son petit ami plus longtemps. Elle ne s'était jamais doutée que le silence qu'elle avait entretenu autour de cette partie de sa vie avait autant affecté Noah. Elle n'en avait jamais parlé à personne, même pas à Callie c'était pour dire. Pourquoi ? Par honte. Oui, Lexie avait honte. Elle avait honte de ne pas avoir pu s'opposer à son père, honte de ne pas être partie plus, honte d'avoir été si faible, honte de passer pour une petite chose sans défenses. Elle savait bien que ses amis ne l'auraient pas perçu comme cela mais c'était ce qu'elle ressentait et rien n'aurait pu y remédier.

Noah semblait pourtant vexé par ce mutisme dans lequel elle se terrait. Il était vrai que dans un couple dit "normal", chacun était supposé se confier à l'autre, lui dire ce qu'il ressentait, que ce soit douloureux ou non. Ils devaient se faire confiance et s'entraider mutuellement. Mais tout était différent pour Lexie et Noah. Non pas que la blondinette ne faisait pas confiance à son petit ami, quoiqu'elle ait encore du mal à accorder pleine confiance à la gente masculine, c'était juste qu'il y avait certaines choses qu'elle avait du mal à formuler à haute voix. Et avouer à Noah que son père l'avait battu était encore au dessus de ses forces. C'était trop dur, beaucoup trop dur, mais elle sentait que si elle ne voulait pas perdre Noah, si elle voulait qu'il soit certain de l'importance qu'il avait à ses yeux elle allait devoir faire des efforts. Prenant son courage à deux mains elle releva de nouveau les yeux vers le jeune homme.

"Je... Il ne faut pas que tu penses que tu ne comptes pas assez pour moi et que c'est pour cette raison que je ne te parle pas de certaines choses. C'est une partie de ma vie que j'ai toujours gardée pour moi et il m'est difficile voire impossible d'en parler à qui que ce soit. Tu comprends je... Enfin non, je ne peux pas te demander de comprendre, je conçois que ce soit difficile pour toi et je te prie de m'excuser. Vraiment je ne veux pas que tu m'en veuilles pour ça..."

Sa voix tremblait et elle avait de plus en plus à soutenir le regard de Noah, les rouges lui montait au joue et c'était l'une des premières fois de sa vie qu'elle se sentait aussi mal à l'aise.

"Je te promets de faire des efforts. Je ne veux pas que tu te détournes de moi pour cette raison, pas à cause de ça..."

Tous ces mots étaient sortis d'eux-mêmes, un peu embrouillés mais on sentait dans la voix de Lexie que tout était sincère. Elle n'avait jamais parlé de cette manière à Noah, elle n'en avait pas vraiment eu l'occasion non plus. En fait les dernières paroles de Noah m'avait blessé. Lorsqu'il avait dit que ce n'était pas comme si leur couple avait de l'importance elle devait avouer qu'elle avait été déçue. Elle ne s'était pas vraiment attendue à ressentir cette pointe de déception à ces paroles mais pourtant ça a avait été le cas. Même s'ils criaient sur tous les toits qu'ils formaient un couple atypique, sans attaches, sans sentiments profonds, Lexie sentait bien qu'au fond elle s'était attachée plus qu'elle ne l'aurait pensé au beau brun.

Préférant passer sur sa remarque plutôt que de laisser percevoir son désarroi, la jeune femme observa Noah alors qu'il entreprenait de panser sa plaie. Retenant un frisson lorsqu'il passa l'alcool sur sa coupure elle serra les dents et attendit qu'il ait finit. Puis se penchant vers lui, assez près pour que ses lèvres effleurent le lobe d'oreille du garçon en murmurant d'une voix terriblement sensuelle.

"Désormais j'ai une dette envers vous Docteur. Il va falloir que je la règle dans les plus brefs délais."

Puis, se reculant un peu pour se retrouver face à Noah, les yeux plongés dans les siens, un petit sourire charmeur sur les lèvres.

"J'espère que vous n'êtes pas contre un paiement en nature. Je pourrais..."

Mais elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Noah venait de lâcher une nouvelle qui lui fit monter la moutarde au nez. Se renfonçant dans le fauteuil en croisant les bras sur sa poitrine d'un geste furieux elle souffla bruyamment. Elle commençait réellement à en avoir marre de la Mère Spurs et de se subterfuges pour briser leur couple. Elle s'était retenue assez longtemps. Elle avait essayé d'être compréhensive. Après tout c'était la mère de Noah, elle se devait de faire des efforts mais là s'en était trop. Elle voulait bien se battre contre toutes les filles qui tournaient autour du jeune homme mais pas contre sa mère. Elle n'en avait plus la force ni même l'envie.

"Très bien. Va donc donc passer ton samedi soir avec ta chère mère Noah. J'irais m'amuser sans toi."

Cracha-t-elle d'une voix qui se faisait de plus en plus dure.

"Comme tu l'as dit ce n'est pas comme si notre couple était important. Nous n'avons pas d'avenir alors à quoi bon faire des efforts pour que ta mère m'apprécie, à quoi bon te battre contre ta mère pour qu'elle cesse de me dénigrer... Tu as raison finalement, va donc dîner avec elle et profites-en pour lui faire comprendre que tu es de son avis."

Ces paroles lourdes en reproches et déception, Lexie les avaient prononcées sans même s'en rendre compte. Elle aurait pu les regretter mais ce ne fut pas le cas. Après tout, si Noah pensait que leur couple n'était pas important il était vrai que le fait que sa mère ne l'aime pas ne devait pas jouer un grand rôle dans leur relation... Et Noah n'avait pas à se battre contre sa mère pour qu'elle l'accepte si lui-même n'était pas convaincu du bien fondé de leur histoire. Autant Noah lui reprochait de ne pas lui faire assez confiance, autant Lexie avait l'impression de ne pas compter assez pour lui lorsqu'elle constatait qu'il laissait sa mère régir leur relation.

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